« Hylobatidae » : différence entre les versions

{{Taxobox début | animal | Hylobatidae |Hylobates-lar-05-Chiang-Mai.jpg| [[Gibbon à mains blanches]] (''[[Hylobates lar]]''). | classification=msw }}

Les '''hylobatidésHylobatidés''' ('''Hylobatidae''') sont une [[famille (biologie)|famille]] de [[primates]] [[Hominoidea|hominoïdehominoïdes]]s (les [[grands singes]]) appelés couramment '''gibbons'''. Certaines [[espèce]]s sont plus précisément appelées [[houlock]] ou [[siamang]]<ref>{{lien web |titre=Définitions : siamang - Dictionnaire de français Larousse |url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/siamang/72597 |site=larousse.fr |consulté le=05-09-2020}}.</ref>.

D'après [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]], [[Joseph François Dupleix]] est le premier à utiliser le terme « gibbon » pour nommer ces espèces en français<ref name=cnrtl>{{CNRTL|Gibbon}}.</ref>.

Le mot « gibbon » n'apparait dans les anciens dictionnaires de français qu'à partir de la {{8e|édition}} du ''[[Dictionnaire de l'Académie française]]'' (1932-5). Ouvrage qui le définit simplement comme un « grand singe des [[Inde]]s »<ref>[http://portail.atilf.fr/cgi-bin/dico1look.pl?strippedhw=Gibbon&headword=&docyear=ALL&dicoid=ALL&articletype=1 Gibbon] dans la {{9e|édition}} (1992-...) du ''Dictionnaire de l'Académie française'', sur [http://portail.atilf.fr Atilf], consulté en février 2011.</ref>.

''[[Trésor de la langue française informatisé]]'' (TLFi) en donne une définition différente : les espèces ne sont plus limitéelimitées aux Indes mais à l'[[Asie]]. Ce ne sont plus des « grands singes » mais des « singes [[anthropoïdes]] (...) de taille moyenne ». Le TLFi ajouteindique aussique commele mot est emprunté à une langue indienne, sans préciser laquelle, ni son sens exact dans cette langue. Il ajoute pour critères distinctifs des gibbons leurs mœurs [[Grégarisme|grégaires]], [[arboricole]]s et [[Végétarisme|végétariennes]]<ref name=cnrtl/>. Il peut être originaire d'un mot [[Orang Asli]]<ref>{{article|prénom1=Teckwyn |nom1=Lim |titre=An Aslian origin for the word gibbon |journal=Lexis |volume=15 |date=2020 |url=http://journals.openedition.org/lexis/4291 }}.</ref>.

Les gibbons diffèrent des [[hominidés]] ([[Pan troglodytes|chimpanzé]]s, [[bonobo]]s, [[gorille]]s, [[orang-outan]]s, et [[Homo sapiens|humains]]) en étant plus petits. Ils vivent en couples, ne construisent pas de nids et possèdent certains caractères anatomiques qui les font ressembler aux autres [[singe]]s.

Les gibbons sont totalement [[arboricole]]s et ont développé des formes hautement spécialisées de locomotion. Le fort allongement de leurs bras et de leurs mains est adapté à la [[brachiation]] qui optimise l'accès aux fruits dans les branches terminales des arbres dans lesquels ils peuvent se déplacer à {{unité|50|km/h}} et faire des bonds de plus de {{unité|10|m}}, ce qui leur permet de franchir les trouées dans la [[canopée]]. Leurs membres antérieurs, dont l'avant-bras dépasse en longueur le bras, sont très allongés, si bien que sans effort l'animal dressé est à même de toucher le sol de ses mains fermées. Ne pouvant rester debout immobile, les gibbons pratiquent plus rarement la [[bipédie]] (environ 10 % de leur temps de locomotion) mais avec une démarche maladroite, devant fléchir l'articulation des hanches et des genoux. Ces caractéristiques expliquent qu'ils marchent en se balançant pour garder l'équilibre et les membres antérieurs souvent au-dessus de leur tête<ref>{{Article|langue=en|auteur=Evie Vereecke, Kristiaan D'Août, Linda Van Elsacker, Dirk De Clercq et Peter Aerts|titre=Functional analysis of the gibbon foot during terrestrial bipedal walking : Plantar pressure distributions and three-dimensional ground reaction forces|périodique=American Journal of Physical Anthropology|date=novembre 2005|volume=128|numéro=3|pages=659–669|doi=10.1002/ajpa.20158}}.</ref>.

Fichier:Gibbon mâle.webm|Un [[Nomascus gabriellae|gibbon à favoris roux]] mâle en pleine brachiation dans un parc animalier.

Fichier:Gibbon femelle.webm|Un gibbon à favoris roux femelle démontre sa maîtrise de la brachiation.

On trouve les représentants de cette famille dans les forêts tropicales depuis le [[Inde du Nord-Est|Nord-Ouestest de l'[[Inde]] à l'[[Indonésie]], au Sud de la [[RépubliqueChine populairedu Sud|Sud de Chine|la Chine]], ainsi que dans les îles de [[Sumatra]], [[Bornéo]] et [[Java (île)|Java]].<br>

Avant la confirmation des études génétiques, les différentes espèces ont été réparties dans des genres suivant un principe relevant de la [[biogéographie]]<ref>Geissmann, T. (1995) ''Gibbon systematics and species identification'', International Zoo News Vol. 42, No. 8 (1995), pp{{p. |467-501}} [http://www.gibbons.de/main/papers/pdf_files/1995gibbon_systematics.pdf (lire en ligne)].</ref>.

Liste des espèces actuelles selon [[SITI|ITIS]]{{Bioref|ITIS|8 août 2016.|afficher=ref}} :

** ''[[Hylobates agilis]]'' <small>F. Cuvier, 1821</small> - [[Gibbon Agileagile]]

** ''[[Hylobates albibarbis]]'' <small>Lyon, 1911</small>

Une nouvelle espèce, ''[[Hoolock tianxing]]'' <small>Fan {{et al.}}, 2017</small>, a été récemment séparée de ''[[Hoolock leuconedys]]'' suite à desla suite d'analyses génétiques<ref name="FanEtAl2017">{{article|langue=en|nom1=Fan|prénom1=P-F|nom2=He|prénom2=K|nom3=Chen|prénom3=X|nom4=Ortiz|prénom4=A|nom5=Zhang|prénom5=B|nom6=Zhao|prénom6=C|nom7=Li|prénom7=Y-Q,|nom8=Zhang|prénom8=H-B|nom9=Kimock|prénom9=C|nom10=Wang|prénom10=W-Z|nom11=Groves|prénom11=C|nom12=Turvey|prénom12=S.T|nom13=Roos|prénom13=C|nom14=Helgen|prénom14=K.M|nom15=Jiang|prénom15=X-L|titre=Description of a new species of Hoolock gibbon (Primates: Hylobatidae) based on integrative taxonomy.|journal=American Journal of Primatology|date=2017|numéro=9999|pages=1-17|doi=10.1002/ajp.22631|url=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ajp.22631/pdf|consulté le=11 janvier 2017|périodique=Wiley Periodicals, Inc.|issn=1098-2345}}.</ref>.

Fichier:Hoolock Gibbon by Dr Raju Kasambe 01.JPG|''[[Hoolock hoolock]]''.

Fichier:Gibbon à mains blanches.jpg|''[[Hylobates lar]]''.

Fichier:Gibon bělolící (Nomascus leucogenys) - ZOO Plzeň 01.jpg|''[[Nomascus leucogenys]]''.

Fichier:Siamang Symphalangus syndactylus (7930225230).jpg|<small>''[[Symphalangus syndactylus]]''</small>.

* [[Gibbon agile]] - ''[[Hylobates agilis]]''<ref name = nomen>Nom vernaculaire français d'après ''Dictionary of Common (Vernacular) Names '' sur [http://nomen.at/ Nomen.at].</ref>{{,}}<ref name = meyer>Meyer C., ed. sc., 2009, ''Dictionnaire des Sciences Animales''. [http://dico-sciences-animales.cirad.fr/ consulter en ligne]. Montpellier, France, Cirad.</ref>{{,}}<ref name="murray">{{en}} Murray Wrobel, 2007. ''Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian''. Elsevier, 2007. {{ISBN|0444518770|9780444518774}}. 857 pages. [https://books.google.fr/books?id=Qn1A9Y1OA2oC&printsec=frontcover&source=gbs_v2_summary_r&cad=0#v=onepage&q=&f=false Rechercher dans le document numérisé].</ref>

* [[Gibbon hoolock occidental]] - ''[[Hoolock hoolock]]''<ref>{{UICN | 39876 | ''Hoolock hoolock'' (Harlan, 1834) | consulté le= 9 octobre 2017 }}.</ref>

* [[Gibbon lar]] - voir [[Gibbon à mains blanches]]<ref name = meyer/>{{,}}<ref name = termium> Nom vernaculaire en français d’après [http://btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-fra.html?lang=fra&i=1&index=alt&srchtxt= Termium plus], la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada.</ref>

* [[Siamang de Kloss]] - ''[[Hylobates klossii]]''<ref name = murray/>{{,}}<ref>{{lien web|consulté le=2017-10-09|langue=en|titre=''Hylobates klossii'' (Miller, 1903)|url=https://www.speciesplus.net/#/taxon_concepts/8754/names|site=speciesplus.net}}.</ref>

== EtatÉtat de conservation ==

Sur l'île de [[Ko Phuket|Phuket]], en [[Thaïlande]], un centre de réadaptation organisé par des volontaires sauve des gibbons maintenus en captivité qui sont ensuite relâchés dans la nature<ref>[https://www.gibbonproject.org/ The Gibbon Rehabilitation Project, depuis 1992].</ref>.

Le projet '''Kalaweit''' comprend également des centres de rééducation pour gibbons à [[Bornéo]]<ref>[https://www.kalaweit.org/sites-kalaweit-borneo.php Kalaweit à Bornéo].</ref> et à [[Sumatra]]<ref>https://www.kalaweit.org/sites-kalaweit-sumatra.php Kalaweit à Sumatra].</ref>. L’association Kalaweit ([[association loi de 1901]]) a été créée en [[France]] en [[1998]] par Aurélien Brulé surnommé Chanee ou gibbon en [[thaï]]<ref>[https://www.kalaweit.org/lhistoire-de-chanee.php Histoire de Chanee sur le site de l'association].</ref> et dont le projet s'est concrétisé avec soutien de [[Muriel Robin]].<ref>https://www.especes-menacees.fr/kalaweit/ Kalaweit, Jennifer Matas, 18.06.2018.</ref>. Son objectif est la sauvegarde des gibbons et de leur habitat via le développement de zones protégées en Indonésie.

[[File:Zhu-Zhanji-Gibbons-at-Play.jpg|thumb|left|upright|alt=Couple de gibbons et son petit|Gibbons peints par l'empereur [[Ming Xuande|Xuande]] en 1427, [[Dynastie Ming]].]] La plus ancienne représentation de gibbon est une figurine datée du III{{eIIIe}} ou {{s-|IV}} durant la [[dynastie des Zhou]]. Ils sont souvent représentés graphiquement, particulièrement pendant la [[dynastie des Song]] et au début de [[dynastie des Yuan|celle des Yuan]]. Les peintures de [[Yì Yuanji]] et [[Muqi Fǎcháng]] sont les plus connues.

En se basant sur la littérature -– sous le nom de ''{{chinois|c=猿|p=yuán'' (猿)|court=oui}} -– et leur représentation dans les peintures chinoises, le sinologue [[Robert van Gulik]] conclut que les gibbons sont très répandus au centre et au sud de la [[Chine]] au moins jusqu'aux Song c'est-à-dire au {{s|XIV|e}}. Les premiers écrivains chinois décrivent le gibbon comme un être se déplaçant gracieusement dans la [[canopée]], comme le « ''gentleman'' » des forêts (jūnzǐ, 君子), contrairement à l'avide [[macaque]] attiré par la nourriture de l'homme.

Les [[taoïsme|taoïstes]] attribuent des propriétés occultes aux gibbons, croyant qu'ils pourraient vivre mille ans et se transformer en êtres humains<ref>{{en}} [[Robert van Gulik]], The gibbon in China. An essay in Chinese animal lore. E.J.Brill, Leiden, Holland. (1967). Un court résumé se trouve sur [http://www.gibbons.de/main/introduction/chapter_english08.html Gibbons.de].</ref>. Du fait de l'influence de la Chine sur le [[Japon]], cet animal est souvent représenté dans l'[[art japonais]], plus particulièrement dans le motif [[zen]] du gibbon cherchant à attraper le reflet de la lune dans l'eau<ref>{{en}} Thomas Geissmann, [http://www.gibbonconservation.org//07_journal/gibbon_journal_4.pdf Gibbon paintings in China, Japan, and Korea: Historical distribution, production rate and context"]. ''Gibbon Journal'', No. 4, May 2008. (Cet article inclut un grand nombre de grandes reproductions couleurs de plusieurs artistes).</ref>, bien que n'ayant jamais été naturellement présent sur l'île.

* {{CatalogueofLife taxon| B9K | Hylobatidae Gray, 1871 | consulté le=611 septembredécembre 20172020 }}

* {{uBIO|109066UICN taxons |''Hylobatidae'' 101943 Gray,| Hylobatidae 1871| consulté le=6 septembre 2017janvier 2023}}