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{{Infobox Organisation
| couleur boîte = FF0000
| région =
| nom = NKVD
| image = NKVD Emblem (GradientSolid Colors).svg
| taille image = 150
| devise =
| carte =
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| création = 1934
| dissolution = 1946
| type = [[Ministère (gouvernement)|Ministère]]
| titre siège = <!-- intitulé colonne de gauche -->
| siège = [[Fichier:Flag of the Soviet Union (1936–1955).svg|bordure|20px]] [[Loubianka (immeuble)|Loubianka]], [[Moscou]], [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]
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| titre dirigeant = Commissaire du peuple à l'Intérieur
| dirigeant = [[Guenrikh Iagoda]]<br />[[Nikolaï Iejov]]<br />[[Lavrenti Beria]]
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}}
 
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=== NKVD de l'URSS ===
[[Fichier:Легкая бронедрезина.jpg|vignette|Un [[train blindé]] MBV-2 construit par l'[[usine Kirov]] dans les années 1930 utilisé par le NKVD.]]
Trois ans et demi après la dissolution des NKVD des républiques et la subordination de ce qu'il en restait à l'OGPU, le {{date-|10|juillet|1934}}, l'organe central de l'administration d'État de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], le NKVD de l'URSS<ref>{{lien web|langue=en |url=http://www.encyclopediaofukraine.com/display.asp?linkpath=pages%5CN%5CK%5CNKVD.htm |titre=NKVD |site=encyclopediaofukraine.com |consulté le= 27 janvier 2013}}.</ref> fut créé sur la base de l'OGPU, rebaptisée en [[GUGB|direction principale de la Sécurité d'État]] ou {{lang|ru-Latn|Glavnoïe oupravlenie gossoudarstvennoï bézopasnosti}} (GUGB, en russe : {{lang|ru|Главное управление государственной безопасности, ГУГБ}}) et les restes des organes du NKVD de la RSFSR furent intégrés dans cette nouvelle structure.
 
Il alors est dirigé par Guenrikh Iagoda (exécuté en 1938), puis remplacé en septembre 1936 par [[Nikolaï Iejov|Nikola Iejov]] (exécutant principal des grandes purges de 1936 à 1938 et exécuté lui-même en 1940), puis [[Lavrenti Beria]] en août 1938 (exécuté en décembre 1953)<ref name=":0">{{Article|langue=Fr|auteur1=Jean LOPEZ|titre=Troupes d'élite 20 légendes revues et corrigées|sous-titre=Le NKVD, la botte secrète de Staline|périodique=Guerres et histoire|numéro=Hors série 13|pages=38-43|date=Juillet 2022|issn=2115-967X}}</ref>.
Le nouveau NKVD regroupait différentes forces publiques régulières de police de l'Union soviétique, comprenant notamment la [[Prévention et sécurité routières|police routière]], les [[Garde-frontière|gardes-frontières]] et les services des archives ainsi que les unités de lutte contre l'incendie. Il est surtout connu pour la gestion des activités du [[Goulag]] (créé officiellement en 1930 en tant que "direction générale des camps") et de [[GUGB|direction principale de la Sécurité d'État]], en tant qu'ancêtre du KGB. Le {{date-|19|mars|1946}}, il fut transformé en [[Ministère de l'Intérieur (Russie)|ministère des Affaires intérieures de l'URSS (MVD)]].
 
Le {{date-|19|mars|1946}}, il fut transformé en [[Ministère de l'Intérieur (Russie)|ministère des Affaires intérieures de l'URSS (MVD)]]. Enfin, il assurait les activités d'espionnage et de contre espionnage<ref name=":0" />.
 
Le NKVD de l'URSS cumulait des pouvoirs de police et d'instruction judiciaire. Il comprenait également une section appelée O.S.S.O. qui avait le droit d'ordonner, par simple mesure administrative, en dehors de toute disposition prévue par un tribunal, l'arrestation puis la déportation dans les [[Camp de concentration|camps de travail et de concentration]] gérés par le Goulag à partir de 1930.
 
=== NKGB-MGB-KGB ===
Le NKGB de l'URSS (Commissariat du peuple à la Sécurité d'État de l'URSS) apparut pour la première fois le {{date-|3 février 1941}} à la suite de la division du NKVD de l'URSS, sur la base de la GUGB, pour réintégrer le NKVD le {{date-|20 juillet|1941-}} de cette même année, moins d'un mois après l'invasion des troupes allemandes le {{date-|22 juin|1941-}}. Pourtant, deux ans après, le {{date-|14 avril 1943}}, le NKGB resurgit. Il fut transformé en MGB de l'URSS (Ministère de la Sécurité d'État de l'URSS) en {{date-|mars 1946}}, date à laquelle tous les commissariats du peuple furent transformés en ministères. A la mort de Staline, le {{date-|5|mars|1953}}, [[Lavrenti Beria]] rattacha de nouveau le MGB au MVD, ministère de l'Intérieur, dans une administration similaire à celle du NKVD de 1934. Mais Beria fut arrêté trois mois plus tard et exécuté le 22 Décembre 1953.

L'année suivante, le MGB fut renommé KGB, [[KGB|Comité pour la Sécurité d'État auprès du Conseil des ministres de l'URSS]], et définitivement séparé du MVD le {{date-|13|mars|1954}}.
 
== Fonction et missions ==
Le rôle du NKVD était de contrôler la population et la direction des organes gérants l’URSS<ref name="col">{{lien web|url=http://www.colisee.org/article.php?id_article=3174 |titre=Russie soviétique et URSS : les différentes polices politiques, Tchéka, Guépéou, NKVD, KGB |consulté le= 27 janvier 2013}}.</ref>.
 
LeSes nouveaufonctions étaient de protéger le régime communiste, ses dirigeants et de gérer les arrières'''<ref name=":0" />.''' Il gérait le système répressif en URSS, et notamment le Goulag<ref name=":0" />. Le NKVD regroupait différentes forces publiques régulières de police de l'Union soviétique, comprenant notamment la [[Prévention et sécurité routières|police routière]], les [[Garde-frontière|gardes-frontières]] , la sécurité des voies ferrées, des ports, des aérodromes, et des usines stratégiques d'URSS et les services des archives ainsi que les unités de lutte contre l'incendie. Il est surtout connu pour la gestion des activités dude transport des prisonniers, gardiens de prisons et des camps ou [[Goulag]] (créé officiellement en 1930 en tant que "direction générale des camps") et de [[GUGB|direction principale de la Sécurité d'État]], en tant qu'ancêtre du KGB. Le {{date-|19|mars|1946}}, il fut transformé en [[Ministère de l'Intérieur (Russie)|ministère des Affaires intérieures de l'URSS (MVD)]].
 
Ses chefs ne rendaient compte qu’aux organes directeurs du parti, le Comité Central et le bureau politique et à [[Joseph Staline|Staline]], qui l'utilisa pour imposer et maintenir son autorité sur le pays en s'appuyant sur la fidélité absolue de ces troupes<ref name=":0" />. Non intégré à l'armée soviétique, il n'a aucun compte à rendre à cette dernière<ref name=":0" />. Ses membres bénéficiaient, en échange d'une loyauté sans faille, de divers avantages dans une société russe apprauvrie dont des camps de vacances, l'accès aux hopitaux, des soldes élevées (...)<ref name=":0" />.
 
Le NKVD comptait plusieurs dizaines de milliers d’agents, composés des miliciens (nom soviétique des policiers), de personnels spécialisés de police judiciaire, des gardes-frontières à statut quasi militaire, des gardiens du Goulag et des [[Commissaire politique|commissaires politiques]].
 
En 1940, ses effectifs se montent à 350 000 personnes puis 380 000 en 1941 et 540 000 en 1944<ref name=":0" />.
 
Le NKVD formait aussi les troupes d'élite assez fiables pour effectuer des missions très dangereuses comme les infiltrations ou les parachutages derrière les lignes ennemies. Ces unités sont à l'origine des ''{{lang|ru-Latn|[[Spetsnaz]]}}'', les forces spéciales de l'armée soviétique<ref name=":0" />.
 
=== Bras armé des grandes purges ===
Le rôle du NKVD était de contrôler la population et la direction des organes gérants l’URSS<ref name="col">{{lien web|url=http://www.colisee.org/article.php?id_article=3174 |titre=Russie soviétique et URSS : les différentes polices politiques, Tchéka, Guépéou, NKVD, KGB |consulté le= 27 janvier 2013}}.</ref> ; ses chefs ne rendaient compte qu’à [[Joseph Staline|Staline]], qui l'utilisa pour imposer et maintenir son autorité sur le pays. Il joua un rôle essentiel dans les [[Grandes purges]] de 1936 à 1938 et acquit rapidement une réputation aussi redoutable que l'ancienne Guépéou<ref name=":0" />. À titre d'exemple, les ordres secrets ({{lang|ru|секретные приказы}}) {{numéros|000485}} et 000486 de 1936 disposaient la [[déportation]] au [[Goulag]] respectivement de tous les [[Polonais (peuple)|Polonais]] vivant en URSS (dont la plupart étaient des [[Parti communiste de Pologne (1918-1938)|exilés communistes]], mais susceptibles de douter de la [[Stalinisme|politique stalinienne]]) et des femmes, enfants et parents des personnes déjà arrêtées par le NKVD pour d'autres motifs (détenus séparément, dans des camps spéciaux pour femmes ou pour enfants)<ref>Nicolas Werth, [https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/les-crimes-de-masse-sous-staline-1930-1953 « Les crimes de masse sous Staline (1930-1953) »], ''SciencesPo'', {{date-|28 décembre 2009}}.</ref>. Le NKVD est responsable, selon le général du [[KGB]] [[Alexandre Karbanov]], de la mort de {{nobr|3,5 millions}} de [[Union des républiques socialistes soviétiques|Soviétique]]s lors des Grandes Purges<ref name="col" />. Il gérait le système répressif en URSS, et notamment le Goulag.
 
=== Mise au pas des pays annexés ===
Lors du dépecage de la Pologne en septembre 1939 et l'[[Occupation et annexion des pays baltes|annexion des pays baltes]] en 1940 à la suite des protocoles secrets du [[pacte germano-soviétique]] du 23 août 1939 signé entre l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] et l'URSS, les troupes du NKVD procédèrent à la mise au pas des populations civiles. Deux millions de personnes déportées moururent dans les camps soviétiques<ref name=":0" />.
 
=== Surveillance des frontières ===
A partir de 1931 face au Japon, puis encore davantage à partir du 17 septembre 1939 après l'invasion de la Pologne, le NKVD voit sa puissance augmentée. L'URSS partage alors 1 000 kilomètres de frontières avec les pays de l'Axe et 80 000 hommes stationnent dans une zone de 10 à 20 km de largeur pour en assurer la surveillance et empêcher les infiltrations et actions d'espionnage<ref name=":0" />.
 
== Actions pendant la Seconde Guerre Mondiale ==
 
=== Rôle sur le front ===
Pendant la [[Grande Guerre patriotique|Seconde Guerre mondiale]], le NKVD était chargé des camps de [[Prisonnier de guerre|prisonniers de guerre]], notamment [[Invasion soviétique de la Pologne|polonais]] en 1939. Ce sont des agents du NKVD qui exécutèrent d'une balle dans la tête les quelques {{nb|20 000 officiers}} polonais lors du [[massacre de Katyń]] notamment 7 000 exécutés par [[Vassili Blokhine]] exécuteur en chef, et lors d'autres massacres où des milliers de Polonais non communistes furent assassinés par des commandos du NKVD<ref name=":0" />.
 
Enfin, elle pratiquait la chasse aux partisans non communistes quelles que soient leurs nationalités et enfin déportait les populations jugées non conformes au régime soviétique après la reconquête d'une région ou d'un pays<ref name=":0" />.
 
=== Surveillance des troupes régulières ===
Sur le front, le NKVD fut également en en charge de l'application de l'[[Ordre n° 227|ordre 227]] signé par [[Joseph Staline|Staline]] le 28 juillet 1942 interdisant tout pas en arrière pour le soldat soviétique sous peine d'être fusillé. Chargée de la surveillance des officiers et des soldats du rang, elle s'occupait de l'élimination des déserteurs<ref name=":0" />.
 
En effet, le NKVD avait ses propres unités armées, notamment ses structures déconcentrées qui permettaient ainsi de maintenir son influence jusque sur la ligne de front, de faire appliquer les ordres du haut commandement soviétique et aussi de tirer sur les soldats de l'[[Armée rouge]] voulant refluer ou se rendre à l'ennemi. De ce fait, le rôle des unités armées du NKVD, qui ne combattaient pas les nazis et qui se contentaient de tuer dans le dos, les soldats soviétiques étaient redoutées par les poilus soviétiques ou frontovik<ref name=":0" />.
 
=== Implications dans le conflit et opérations spéciales ===
Le NKVD est chargé de l'évacuation secrète du corps de [[Vladimir Ilitch Lénine|Lénine]] du [[Mausolée de Lénine|Mausolée]] le 27 juin 1941 et de miner début octobre 1 119 installations de la capitale Moscou en cas d'invasion par les forces allemandes tout en préparant les défenses<ref name=":0" />. Une division spéciale baptisée Division Dzerjinski composée de 11 700 hommes sous ordre direct de Béria fut chargée de patrouiller dans la capitale<ref name=":0" />.
 
Elles furent engagées en 1941 sous commandement de l'Armée Rouge pour garder des points névralgiques comme le {{date-|1er septembre 1941}}, la 1<sup>ère</sup> division du NKVD se sacrifia pour empêcher le franchissement de la [[Neva]] conduisant à [[Saint-Pétersbourg|Léningrad]]. De même, en 1942, tous les régiments du NKVD mis en première ligne entre juin et juillet 1942 furent éliminés par les forces allemandes<ref name=":0" />.
 
Les troupes du NKVD soutenaient également l'action des partisans qui opéraient sur les arrières des forces allemandes<ref name=":0" />.
 
En 1944, elles sont parachutées afin de ralentir les mouvements des unités de l'armée allemande en détruisant les nœuds de communication, ponts, dépôts de locomotives ou aiguillages notamment avant l'[[opération Bagration]] du 22 juin 1944<ref name=":0" />.
 
=== Pertes pendant le conflit ===
Plus de la moitié des unités créées par le NKVD durant la grande guerre ont été décimées pendant le conflit. Les unités trop sévèrement endommagées furent intégrées au sein de l'Armée Rouge pour reconstituer des divisions de fusiliers<ref name=":0" />.
 
Le NKVD enregistre des pertes au cours des 4 années du conflit évaluées à 1 millions d'hommes et 300 reçurent le titre de héros de l'Union Soviétique la plus haute distinction d'alors<ref name=":0" />.
 
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le NKVD est transformé en ministère de la sécurité de l'Etat. En 1954, il est donne naissance au [[KGB]]<ref>{{Lien web |langue=Fr |auteur=JEAN-FRANÇOIS PAILLARD |titre=GPU, NKVD, KGB... Petit lexique de la police politique de l'empire tsariste à l'URSS. |url=https://www.geo.fr/histoire/tcheka-nkvd-kgb-de-lempire-tsariste-a-lurss-lomnipresence-de-la-police-politique-205940 |accès url=libre |site=geo.fr |date=Publié le 18/08/2021 - Mis à jour le 09/08/2023 |consulté le=31/01/2023}}.</ref>.
== Fonction ==
Le rôle du NKVD était de contrôler la population et la direction des organes gérants l’URSS<ref name="col">{{lien web|url=http://www.colisee.org/article.php?id_article=3174 |titre=Russie soviétique et URSS : les différentes polices politiques, Tchéka, Guépéou, NKVD, KGB |consulté le= 27 janvier 2013}}.</ref> ; ses chefs ne rendaient compte qu’à [[Joseph Staline|Staline]], qui l'utilisa pour imposer et maintenir son autorité sur le pays. Il joua un rôle essentiel dans les [[Grandes purges]] de 1936 à 1938 et acquit rapidement une réputation aussi redoutable que l'ancienne Guépéou. À titre d'exemple, les ordres secrets ({{lang|ru|секретные приказы}}) {{numéros|000485}} et 000486 de 1936 disposaient la [[déportation]] au [[Goulag]] respectivement de tous les [[Polonais (peuple)|Polonais]] vivant en URSS (dont la plupart étaient des [[Parti communiste de Pologne (1918-1938)|exilés communistes]], mais susceptibles de douter de la [[Stalinisme|politique stalinienne]]) et des femmes, enfants et parents des personnes déjà arrêtées par le NKVD pour d'autres motifs (détenus séparément, dans des camps spéciaux pour femmes ou pour enfants)<ref>Nicolas Werth, [https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/les-crimes-de-masse-sous-staline-1930-1953 « Les crimes de masse sous Staline (1930-1953) »], ''SciencesPo'', {{date-|28 décembre 2009}}.</ref>. Le NKVD est responsable, selon le général du [[KGB]] [[Alexandre Karbanov]], de la mort de {{nobr|3,5 millions}} de [[Soviétique]]s lors des Grandes Purges<ref name="col" />. Il gérait le système répressif en URSS, et notamment le Goulag.
 
Son rôle a été dénoncé après la Seconde Guerre mondiale.
Le NKVD comptait plusieurs dizaines de milliers d’agents, composés des miliciens (nom soviétique des policiers), de personnels spécialisés de police judiciaire, des gardes-frontières à statut quasi militaire, des gardiens du Goulag et des [[Commissaire politique|commissaires politiques]]. Le NKVD formait aussi les troupes d'élite assez fiables pour effectuer des missions très dangereuses comme les infiltrations ou les parachutages derrière les lignes ennemies. Ces unités sont à l'origine des ''{{lang|ru-Latn|[[Spetsnaz]]}}'', soit les forces spéciales de l'armée soviétique. Pendant la [[Grande Guerre patriotique|Seconde Guerre mondiale]], le NKVD était chargé des camps de [[Prisonnier de guerre|prisonniers de guerre]], notamment [[Invasion soviétique de la Pologne|polonais]] en 1939. Ce sont des agents du NKVD qui exécutèrent les quelque {{nb|15000 officiers}} polonais lors du [[massacre de Katyń]] et lors d'autres massacres où des milliers de Polonais non communistes furent assassinés par des commandos du NKVD. Le NKVD avait ses propres unités armées, notamment ses structures déconcentrées qui permettaient ainsi de maintenir son influence jusque sur la ligne de front, de faire appliquer les ordres du haut commandement soviétique et aussi de tirer sur les soldats de l'[[Armée rouge]] voulant refluer ou se rendre à l'ennemi. De ce fait, le rôle des unités armées du NKVD, qui ne combattaient pas les nazis et qui se contentaient de tuer, et dans le dos, les soldats soviétiques, a été dénoncé après la Seconde Guerre mondiale.
 
== Évaluation des actions sous la déstalinisation ==
Lors de la [[déstalinisation]], le {{date-|14 février 1954}}, le procureur général de l’URSS, le ministre de la Justice et le ministre de l’Intérieur envoyèrent une note à [[Nikita Khrouchtchev]] communiquant des estimations des résultats des organes de la Tchéka, de la Guépéou et du NKVD pour la période « entre le {{date-|1 janvier 1921}} et le {{date-|1 février 1954}} » : {{nombre|3777380|condamnations}} pour « activités contre-révolutionnaires » avaient été prononcées par les « collèges spéciaux », les « troïkas » de l’OGPU et du NKVD, le [[collège militaire de la Cour suprême de l'URSS]] et les tribunaux militaires de l'Armée rouge. {{nombre|642980}} de ces personnes furent condamnées à mort<ref>Nicolas Werth, « Goulag, les vrais chiffres », ''L'Histoire'', {{n°|169}}, {{date-|septembre 1993}}, {{p.|50}}.</ref>. On ajoutera dans les années 1930-1932 la déportation de {{Unité|1800000|paysans}} qualifiés de ''[[koulak]]s'' ; parmi eux, plusieurs centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants moururent<ref>{{ru}} Nikolaï Feodorovitch Bougaï, ''{{lang|ru-Latn|K voprosu o deportatsii narodov SSSR v 30-40ch godakh}}'' (« Sur la déportation des peuples d'URSS dans les années 1930-1940 »), ''{{lang|ru-Latn|Istorija SSSR}}'', {{n°|6}}, Moscou, 1989.</ref>. À cela s'ajoutent les déportations ethniques totales aux allures génocidaires<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Stéphane Courtois]] |titre=Communisme et totalitarisme |lieu=Paris |éditeur=Perrin |année=2009 |passage=385}}.</ref> d'une dizaine de peuples d'URSS, effectuées dans les années 1930-1940<ref>{{Ouvrage |langue=ru |auteur1=[[Pavel Polian|Павел Полян]] |titre=Не по своей воле... История и география принудительных миграций в СССР |lieu=Moscou |éditeur=О.Г.И. – Мемориал |année=2001|passage=46 |lire en ligne=https://imwerden.de/pdf/polyan_ne_po_svoej_vole_2001.pdf |format=pdf }}.</ref>.
 
Le NKVD et ses différents avatars commirent également de nombreux assassinats politiques à l'intérieur et en dehors de l'URSS , avant, pendant et après l'ère Staline comme celui de [[Léon Trotski|Léon Trostki]] au Mexique en 1940<ref>{{Ouvrage |langue=ru |auteur1=[[Alexandre Iakovlev|Александр Яковлев]] |titre=Сумерки |lieu=Moscou |éditeur=Материк |année=2005 |passage=242-243 |lire en ligne=https://imwerden.de/pdf/yakovlev_sumerki_2005__ocr.pdf |format=pdf}}.</ref>.
 
[[Fichier:Dr Richard Sorge spy.jpg|vignette|Timbre en l’honneur de l’espion [[Richard Sorge]]. La médaille est celle de [[héros de l'Union soviétique]], plus haute distinction de l'État.]]
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{{...}}
* [[Martin Gray]]
* [[Ramón Mercader|Ramon Mercader]]
* [[Richard Sorge]]
* Les [[Cinq de Cambridge]]
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===== Série =====
* 1968 : ''[[Le Glaive et le Bouclier]]'' de [[Vladimir Bassov]] dépeint les péripéties d'un agent double soviétique infiltré à la [[Schutzstaffel|SS]].
 
*1968 : ''[[Le Glaive et le Bouclier]]'' de [[Vladimir Bassov]] dépeint les péripéties d'un agent double soviétique infiltré à la [[Schutzstaffel|SS]].
* 1973 : ''[[Dix-sept Moments de printemps]]'' de [[Tatiana Lioznova]], un agent double du NKVD est chargé d'enquêter tout à la fin de la guerre en 1945 sur les tentatives de négociations secrètes de hauts dignitaire nazis pour signer une paix séparée avec les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] du [[Front de l'Ouest (Seconde Guerre mondiale)|Front de l'Ouest]].
 
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==== Autobiographie ====
* Dans ''Rupture avec Moscou'' paru en 1985, le diplomate soviétique le plus haut placé à avoir jamais fait défection, [[Arkady Chevtchenko]], évoque à plusieurs reprises le NKVD<ref>{{Ouvrage|prénom1=Sabine, ...|nom1=Boulongne|titre=Rupture avec Moscou.|éditeur=Payot|date=1985|isbn=2-228-85060-8|isbn2=978-2-228-85060-5|oclc=417229870|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/417229870|consulté le=2022-12-06}}</ref>.
 
==== Bande-dessinée ====
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=== Liens externes ===
* {{AutoritéLiens}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
 
{{Palette|Services de l'ordre et du renseignement soviétiques et russes|Renseignement de la Seconde Guerre mondiale|Communisme}}