« Sida en France » : différence entre les versions

La première mention du [[syndrome d'immunodéficience acquise]] (SIDA) en France, qui n'est pas encore identifié comme tel, a lieu en septembre 1981 dans un article paru dans ''[[Le Gai Pied]]'' qui relate l'arrivée d'une maladie à New York « dont tous les malades sont pédés »<ref name=":16">{{Chapitre|prénom1=Frédéric|nom1=Martel|titre chapitre=Les années SIDA|titre ouvrage=La longue marche des gays|éditeur=Gallimard|date=2002|isbn=2-07-076347-1|isbn2=978-2-07-076347-4|oclc=422230508|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/422230508|consulté le=2021-05-22}}</ref>. Lors de l'été de la même année, le médecin [[Willy Rozenbaum]] reçoit un patient homosexuel qui souffre de plusieurs maladies infectieuses ; une équipe médicale se constitue autour de lui, comprenant l'[[Immunologie|immunologiste]] [[Jacques Leibowitch]], qui, le premier, a l'intuition que la maladie est provoquée par un [[rétrovirus]]<ref name=":16"/>. Fin 1982, ils contactent [[Luc Montagnier]] et [[Jean-Claude Chermann]] afin que leur laboratoire, l'Institut Pasteur, puisse valider cette hypothèse<ref name=":16"/>. Le [[virus de l'immunodéficience humaine]] (VIH) est découvert en mai 1983 et reconnu comme responsable du SIDA en 1984<ref name=":16"/>. Entre -temps, le nombre de malades identifiés est passé de 11 en 1981 à 377 en 1984<ref name=":16"/>.

Après quelques années dans le déni de la gravité voirvoire de la réalité de l'épidémie de sida, la communauté homosexuelle française, particulièrement touchée par le virus s'organise : à la fin de 1984, après la mort de son compagnon [[Michel Foucault]] du sida, [[Daniel Defert]] fonde l'association [[AIDES]]<ref name=":16" />. Celle-ci accueille rapidement tous types de malades du sida, monte un réseau de soutiens, construit et diffuse des messages de prévention<ref name=":16" />.

L'épidémie de [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]] est identifiée au début des [[années 1980]], mais de longues recherches sont nécessaires avant que l'on ne découvre le [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] et l'on identifie ses modes de transmission, notamment par le sang. L'affaire du sang contaminé est révélée dans plusieurs médias grâce à un [[journalisme d'enquête]] particulièrement tenace et à la [[Protection des sources d'information des journalistes en droit français|protection des sources des journalistes]], ce qui a permis d'éviter que les personnes ayant révélé l'affaire ne soient inquiétées, mais le délai qui s'est écoulé avant l'adoption de mesures de prévention adéquates a provoqué la contamination, souvent fatale, de plusieurs centaines de personnes<ref>{{lien web |titre=Archive Larousse : Journal de l'année Édition 2000 - dossier - L'affaire du sang contaminé  : trois ministres en accusation, La question de la responsabilité politique |url=http://www.larousse.fr/archives/journaux_annee/2000/15/l_affaire_du_sang_contamine_trois_ministres_en_accusation |site=Larousse.fr |consulté le=04-06-2020}}.</ref>.

Au cours de la période 1983-1995, l'épidémie a fait environ {{formatnum:30000}} victimes<ref>[http:7//www.invsbeh.santesantepubliquefrance.fr/beh/2008/45_46/beh_45_46_2008.pdf Institut de veille sanitaire BEH {{1er}}<nowiki> décembre 2008 n° 45-46 p. 447]</nowiki></ref>. La maladie a davantage concerné les hommes ayant des rapports homosexuels, les usagers de drogue injectable, respectivement 46  % et 24  % des cas, et les personnes hémophiles ou transfusées<ref>[http://www.invs.sante.fr/publications/2007/10ans_vih/rapport_vih_sida_10ans-8-Annexes.pdf Lutte contre le VIH Sida en France 10 ans de surveillance 1996-2005 p. 153]</ref>.

En 2018, en France, {{formatnum:nombre|6200|personnes}} personnes ont appris leur [[{{page h'|séropositivité]]}} au [[VIH]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Chiffres du VIH en France : L'impact de la PrEP |url=https://vih.org/dossier/chiffres-du-vih-en-france-limpact-de-la-prep/ |site=vih.org |consulté le=2020-12-30}}</ref>.

Situées à la fin du {{s|XX}}, dans le contexte de la mondialisation, de l'arrivée de la gauche au pouvoir en France, le sida marque pour certains auteurs une rupture politique, sociale<ref>Laurence Lacour, ''Le Chant sacré. Une histoire du sang contaminé 1955-1983'', Les documents STOCK, 2008 {{ISBN|978-2-234-04815-7}}</ref>{{,}}<ref>[http://semgai.free.fr/contenu/textes/F.Worth_sida_sacre.html Le sacré et le sida, les représentations de la sexualité et leurs contradictions en France, 1971-1996 Une perspective d'Outre-Atlantique Fabienne A. Worth, revue ''Les Temps modernes'' n° 592, février-mars 1997  ; p. 74-113]</ref> ou philosophique<ref> [http://www.gallimard.fr/rentree-2008/video10.htm Tristan Garcia, ''La Meilleure Part ces hommes'', Gallimard, 2008] {{ISBN|978-2-07-012064-2}}</ref>.

* ''[[120 battements par minute|]]''120 battements par minute'']]