« Logiciel propriétaire » : différence entre les versions

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Un '''logiciel propriétaire'''<ref name="gnu">[http://www.gnu.org/philosophy/categories.fr.html Catégories de logiciels libres et non libres] sur le site gnu.org.</ref>, '''logiciel non libre''' ou parfois '''logiciel privatif''' voire '''logiciel privateur''', désigneest un [[logiciel]] qui ne permet pas légalement ou techniquement, ou par quelque autre moyen que ce soit, d'exercer simultanément [[les quatre libertés logicielles]] que sont l'exécution du logiciel pour tout type d'utilisation, l'étude de son code source (et donc l'accès à ce code source), la distribution de copies, ainsi que la modification et donc l'amélioration du code source.
 
Les limitations légales, permises par le [[droit d'auteur]], qui s'appliquent aux logiciels, sont choisies par les [[ayant droit|ayants droit]] et sont souvent encadrées par un [[Licence de logiciel|contrat de licence utilisateur final]] (CLUF), nommé alors [[licence propriétaire]]. Elles ont souvent, mais pas toujours, pour objectif de permettre le contrôle de la diffusion du logiciel afin de permettre la [[vente de licences de logiciels]].
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Dans un logiciel propriétaire, il est rarement possible à un simple utilisateur du logiciel de modifier le logiciel, à la fois pour des raisons légales, la licence ne lui permettant pas de modifier le logiciel et de redistribuer les modifications, mais aussi des raisons d'origine technique, liées à l'absence de diffusion du [[code source]] ou d'[[offuscation]] du code source. Ces techniques permettent à l’éditeur de garder contrôle sur le code des logiciels qu'il diffuse. Le logiciel [[Windows]] est par exemple propriétaire<ref name="microsoft">[https://technet.microsoft.com/fr-fr/library/bb463238.aspx Selon le site officiel] de [[microsoft]] « Windows est un logiciel propriétaire, en ce sens que le code source fait l'objet d'un copyright et n'est divulgué que sous contrat aux partenaires et titulaires de licence légitimes ».</ref>.
 
LeLa notion de logiciel propriétaire se définitest de manière différentegénérale parmise en opposition auxavec celles de [[logiciel libre|logiciels libres]] et ''[[open source]]''. Ces mouvements considèrent que l'éditeur n’a pas à garder le [[code source]] secret, et que le divulguer et autoriser sa diffusion permettent de mutualiser les efforts sur le logiciel, et ainsi d'améliorer sa qualité et ses fonctionnalités pour le mouvement [[open source]], ou pour des raisons éthiqueéthiques pour la sensibilité [[logiciel libre]] de ce mouvement, pour lequel il ne devrait pas exister de barrière à l'utilisation du logiciel, à sa modification ou à sa diffusion.
 
{{Référence nécessaire|Certains [[éditeur de logiciel|éditeurs de logiciels]] propriétaires utilisent ce terme en référence au droit de la [[propriété intellectuelle]]|date=septembre 2010}}, qui est apparu en 1967<ref>{{citation|l'utilisation très répandue du terme {{Citation|propriété intellectuelle}} est une mode suivie depuis la création en 1967 de l'Organisation mondiale de la {{Citation|propriété intellectuelle}}}}[http://www.gnu.org/philosophy/not-ipr.fr.html Vous avez dit « Propriété intellectuelle » ? Un séduisant mirage], 2004, 2006.
 
{{citation|When IBM and others sold the first large-scale commercial computers, in the 1960s, they came with some software which was free (libre), in the sense that it could be freely shared among users, it came with source code, and it could be improved and modified. In the late 1960s, the situation changed after the ``unbundling’’ of IBM software, and in mid-1970s it was usual to find proprietary software}} [http://eu.conecta.it/paper/brief_history_open_source.html A''A brief history of open source software]''], Jesus M. Gonzalez-Barahona 24/04/2000</ref>.
 
Lorsque de tels logiciels sont commercialisés, le [[modèle d'activité]] des [[Éditeur de logiciel|entreprises éditrices]] repose {{Référence nécessaire|le plus souvent|date=septembre 2010}} sur la [[Vente de licences de logiciels|vente de droits d'utilisation]]. Ces derniers sont contractualisés sous la forme d'un [[CLUF]] qui :
:–* stipule les droits que l'acquéreur obtient sur le logiciel ;
:–* explicite souvent les droits que le propriétaire accorde, où les restrictions qu'il impose, suivant le point de vue<ref name="usagelimite" />{{,}}<ref group="N">Notez toutefois que ces clauses ne sont pas forcément valides au regard de la loi.</ref>.
 
Bien que l'expression « acheter un logiciel » soit courante pour désigner ce type de transaction, elles concernent un droit d'utilisation limité au cadre établi par la [[Licence (juridique)|licence]] ; le transfert de propriété n'existant qu'en cas de vente du [[droit d'auteur]] ou [[copyright]] associé. Un logiciel propriétaire n'est pas nécessairement payant ; les logiciels gratuits mais non- libres sont appelés ''[[freeware]]'' ou gratuiciel.
 
== Histoire des terminologies ==
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[[Fichier:Classification des licences.svg|thumb|right|400px|Schéma de classification des CLUF.]]
 
Le terme « propriétaire » est utilisé dans les communautés francophones du [[culture libre|libre]] pour traduire le terme anglais « ''{{lang|en|proprietary software}}'' »<ref>{{ouvrageOuvrage | prénom1langue=fr | langue originale=en | prénom1=Sam | nom1 = Williams | prénom2 = Richard | nom2 = Stallman | lien auteur2 = Richard Stallman | prénom3 = Christophe | nom3 = Masutti | titre = [[Richard Stallman et la révolution du logiciel libre]] | sous-titre = Une biographie autorisée | lien titre lieu= Richard Stallman et la révolution du logiciel libreParis | langue originale = en | lien éditeur = Eyrolles | éditeur = [[Eyrolles]] | année = 2010 | mois = janvier | jour = 21 | pages totales = 324 | format = 15 x 20 | passage=13 | isbn = 978-2-212-12609-9 | numéro chapitre = 1 | titre chapitre = Une histoire d’imprimante | passage = 13 | présentation en ligne = http://www.framabook.org/stallman.html | lire en ligne = http://forge.framabook.org/stallman/ | consulté le = 4 octobre 2010 | numéro chapitre=1 | titre chapitre=Une histoire d’imprimante}} {{citation bloc|Pour traduire l’expression anglaise, la plupart des francophones utilisaient le mot « propriétaire » en procédant à une dérivation impropre du nom vers l’adjectif.}}</ref>.
 
Cette dernière affirmation est fortement contestée par les développeurs français de logiciels libres, qui affirment que l'expression correcte est bien le terme ''privateur'', qui signifie « privateur de libertés », ce qui en effet marque l'opposition par rapport aux logiciels libres. L'APRIL<ref>[http://www.april.org/articles/intro/privateur.html Définition du logiciel privateur sur le site de l'APRIL].</ref> explique ainsi le choix de ce terme : « Le terme de « logiciel privateur » ou « programme privateur » peut être préféré à celui de « logiciel propriétaire » parce que ces programmes privent les utilisateurs de leurs libertés. Ils maintiennent les utilisateurs dans un état de division et d'impuissance ».
 
Par ailleurs, l'utilisateur est bien pleinement propriétaire de son logiciel libre, ce qui manifeste très clairement la profonde distinction du sens entre ''privateur'' et ''propriétaire''. L'autre exemple étant un logiciel libre, donc non- privateur, qui pour autant n'est pas la propriété de son utilisateur quand il s'agit d'un logiciel placé à distance de lui dans un cloud, qui est alors propriété du prestataire de service. Les deux notions sont parfaitement indépendantes. Enfin les deux notions ne se réfèrent pas au même objet : ''privateur'' ou son opposé ''libre'' sont des propriétés du logiciel même, tandis que ''propriétaire'' renvoie à l'individu ou au groupement d'individus ayant droit de [[propriété]] sur le logiciel.
 
Il s'agit donc de désigner les logiciels « non- libres », autrement dit des logiciels qui ne correspondent pas au cadre défini pour le logiciel libre (liberté d'utiliser, de diffuser, d'étudier, et de modifier). La notion renvoie généralement aux limites établies par le [[CLUF|contrat de licence d'utilisateur final]] ou un autre type de contrat lorsqu'ils demandent de consentir à des restrictions en contradictions avec ces critères<ref>{{ouvrageOuvrage | prénom1 langue=fr | prénom1=Sandrine | nom1 = Carneroli | titre = Les contrats commentés du monde informatique | sous-titre = Logiciels, bases de données, multimédia, internet | collection lieu= Création Informatique Communication PratiqueBruxelles | éditeur = Larcier | lieu collection=Création BruxellesInformatique Communication Pratique | année = 2007 | pages totales = 158 | isbnpassage=25 | isbn= 978-2-8044-2092-5 | isbn10 = 2804420922 | titre chapitre = Qu'est-ce que la licence de logiciel libre ? | passage = 25 | lire en ligne = https://books.google.com/books?id=5csmZaUdZBkC&lpg=PA1&hl=fr&pg=PA1#v=onepage&q&f=false | consulté le = 10 septembre 2010 | titre chapitre=Qu'est-ce que la licence de logiciel libre ?}} {{citation bloc|Un logiciel est qualifié de propriétaire lorsqu'il est interdit de l'utiliser sans avoir obtenu l'accord exprès de son créateur, accord conditionné la plupart du temps par une licence à accepter et souvent (mais pas toujours) par une rémunération à accepter}}</ref>. Cela ne s'applique pas lorsque les licences sont établies pour respecter ces critères, on parle alors de [[Licence libre|licences libres]].
 
Soucieux de ne pas propager la faute de traduction constituée par la francisation hâtive de « ''proprietary'' » en son [[faux-ami]] « propriétaire », certains éditeurs commercialisant de telles licences dans le monde francophone emploient souvent le terme approprié de « logiciel commercial ». Les partisans indéfectibles du faux-ami « propriétaire » rétorquent que le qualificatif « commercial » ne recoupe cependant pas la même distinction car un logiciel libre peut être commercialisé et un logiciel non- commercialisé peut être détenu en propre par une marque<ref>[http://www.gnu.org/philosophy/words-to-avoid.fr.html#Commercial Mots ou phrases prêtant à confusion, source GNU]</ref>.
 
Le terme « privateur »<ref group="N">« Privateur, -trice, adj., rare. Qui prive. », ''[[Trésor de la langue française informatisé]]''</ref>, plus récent<ref>[http://www.framablog.org/index.php/post/2010/04/26/video-logiciel-libre Chronique d’Emmanuelle Talon] diffusée sur Canal+ pour la sortie de la biographie de Richard Stallman.</ref>, est de plus en plus utilisé par les personnes voulant insister sur la privation de libertés à laquelle l’utilisateur est soumis. Il est ainsi principalement utilisé par les personnes particulièrement attachées aux valeurs morales d'équité que sous-tend le mouvement du logiciel libre, comme Richard Stallman. Il faut cependant noter que la privation n'est pas due au logiciel mais au [[droit d'auteur]] et au [[copyright]] qui confèrent un monopole d'utilisation aux titulaires des privilèges.
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Les logiciels propriétaires et la plupart des logiciels libres sont couverts par le [[droit d'auteur]]. Seuls les logiciels dans le [[Domaine public (propriété intellectuelle)|domaine public]] sortent de ce cadre, tout du moins pour ce qui concerne les droits patrimoniaux.
 
La notion de logiciel propriétaire connaît également ses critiques. Ainsi dans une publication de recherche sur les logiciels libres, on peut par exemple lire {{citation|la notion de {{Citation|logiciel propriétaire}} [...] porte selon nous à confusion car le logiciel libre a aussi un ou des propriétaire(s). C’est la licence qui donne au logiciel son statut libre ou non libre et non pas le fait qu’il soit détenu par un propriétaire.}}<ref>Benkeltoum, Nordine (2009), [http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00467849/fr/ note 9 de la page 17 - Sur le site tel.archives-ouvertes.fr]</ref>. En effet en droit l'auteur qui licencie un logiciel sous une licence libre n’abandonne pas ses droits sur le logiciel, il les accorde aux utilisateurs lors de la distribution du logiciel, comme pour un logiciel dit ''propriétaire''.
 
== Définitions ==
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=== Selon le principe de propriété du logiciel ===
Tous termes relatifs à des notions de vente ou d'achat d’un logiciel dit « propriétaire » signifient « cession de droits d'utilisation du logiciel » et ne signifient pas « transfert de propriété du logiciel ». En conséquence, le logiciel qualifié de « propriétaire » par [[abus de langage]], et mis à la disposition d’un utilisateur, reste la propriété de son auteur, personne physique ou personne morale (entreprise) ; et l'auteur conserve les droits accordés par le [[droit d'auteur]], notamment le monopole de la copie.
 
L'auteur confie son logiciel à l'utilisateur pour que celui-ci en fasse un usage défini, notamment par l'utilisateur de renoncer à étudier le fonctionnement du logiciel ([[rétro-ingénierierétroingénierie]]). Le renoncement à ce droit nécessite un accord explicite ; c'est pour cela que l'on parle d'un « [[contrat (droit)|contrat]] de licence » plutôt que d'une simple [[Licence (juridique)|licence]].
 
Pour accéder au droit d'utiliser un logiciel propriétaire, l’utilisateur doit généralement accepter un contrat dans lequel il s’interdit de copier tout ou une partie du logiciel et également de le transcrire dans un autre langage.
 
Par exception à ce régime général, certaines lois nationales<ref>[http://www.celog.fr/cpi/lv1_tt2.htm#c2 Article L. 122-6-1 du code de la propriété intellectuelle]</ref> autorisent la rétro-ingénierierétroingénierie et la création d'une [[copie de sauvegarde]] (''{{lang|en|backup}}'').
 
=== Par comparaison au logiciel libre ===
Par opposition au [[logiciel libre]], un logiciel propriétaire ne garantit pas l'ensemble des [[quatre libertés du logiciel libre]]<ref>{{lien web| url=http://www.gnu.org/philosophy/categories.fr.html |titre=Catégories de logiciels libres et non libres |auteur=[[Free Software Foundation]] |consulté le=10 septembre 2010}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web| url=http://jargonf.org/wiki/logiciel_propri%C3%A9taire |auteur=jargonf.org |titre=Logiciel propriétaire |consulté le=4 octobre 2010}}</ref>. L'auteur d'un logiciel propriétaire peut interdire ou limiter à l'utilisateur, le fait :
:–* d'utiliser le logiciel pour d'autres usages que ceux prévus dans le contrat ;
:–* d'étudier le [[code source]] ;
:–* de modifier le logiciel ;
:–* de copier et de redistribuer des copies du logiciel.
 
En règle générale, l'accès au [[code source]] d'un logiciel dit propriétaire est impossible. La seule mise à disposition de ce code ne suffit pas à rendre libre un logiciel propriétaire, à l’exception notable de certains logiciels dits ''[[shared source]]''.
 
== Contrat de licence ==
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== Historique ==
=== Contexte ===
L'[[informatique]], telle qu'on définit aujourd'hui, est apparue vers le milieu du {{XXe siècle}}. À cette époque, l'informatique était une technologie qui était exclusivement issue du domaine commercial : Lesles fabricants de matériels et des logiciels associés vendaient ou louaient ceux-ci et louaient également la main d’œuvre nécessaire à leur utilisation. Le modèle était donc totalement propriétaire et fermé.
 
Par la suite, dans les [[années 1970]] et [[années 1980]], la miniaturisation est devenue suffisante pour que l'informatique entre dans le domaine universitaire. C'est alors que l'échange de programmes et de codes sources, au nom de la recherche scientifique, débuta dans le domaine de l'informatique. La miniaturisation se poursuivant, cette pratique courante et isolée devint de plus en plus répandue au sein de la population. Au point que des rappels à l'ordre sont faits, notamment par [[Bill Gates]] qui publie en [[1976]] une lettre ouverte ''([[An Open Letter to Hobbyists]])'' où il demande aux passionnés {{ |qui commencent à utiliser des systèmes informatiques à titre personnel}} d'arrêter d'utiliser les logiciels sans payer de droits, les accusant de voler le logiciel.
 
Il n'est pas encore question de logiciel libre, mais rapidement par la suite, l'expérience de l'échange sans restriction des connaissances sur les logiciels par les informaticiens de l'époque, se trouve modifiée par cette popularisation. Le concept de logiciel libre[mentlibrement échangeable] est formalisé dans les [[années 1980]] par [[Richard Stallman]], puis traduite en termes juridiques avec la [[Licence publique générale GNU]] (GPL), mise en application avec le [[projet GNU]], et défendu par la [[Free Software Foundation]] (FSF).
 
Il n'est pas encore question de logiciel libre, mais rapidement par la suite, l'expérience de l'échange sans restriction des connaissances sur les logiciels par les informaticiens de l'époque, se trouve modifiée par cette popularisation. Le concept de logiciel libre[ment échangeable] est formalisé dans les [[années 1980]] par [[Richard Stallman]], puis traduite en termes juridiques avec la [[Licence publique générale GNU]] (GPL), mise en application avec le [[projet GNU]], et défendu par la [[Free Software Foundation]] (FSF).
La [[Licence publique générale GNU|GPL]] donne à tous, le droit de copier, étudier, modifier et redistribuer les versions modifiées du logiciel qu'ils ont reçues.
 
=== Études sur le sujet ===
==== Le milieu hacker et la philosophie du logiciel libre ====
Dans un texte publié fin 2009<ref>{{en}} [http://tenex.opost.com/anhc-31-4-anec.pdf The Beginnings of TECO]</ref>, [[Daniel Murphy (Ingénieur)|Daniel Murphy]] confirme que le [[Logiciel Libre|Libre]] était la norme du milieu Hackerhacker, un concept formalisé plus tard par [[Richard Stallman]]. Les philosophies [[Hacker (université)|hacker]] et du [[Histoire du logiciel libre#Le mouvement du logiciel libre|logiciel libre]] apparaissaient comme deux facettes du même objet. Mais le vide juridique entourant cet objet favorisa l'émergence du logiciel privateur dans le sens moderne du terme<ref group="N">[[Gosling Emacs]] était un logiciel libre dans le sens hacker du terme, puis un logiciel privateur après sa commercialisation.</ref>. La notion moderne de logiciel libre a permis de résoudre l'anomalie que représente le logiciel propriétaire pour la communauté hacker<ref>{{en}} [http://www.gnu.org/gnu/rms-lisp.html La destruction de la communauté hacker Lisp] par le logiciel propriétaire de la société [[Symbolics]] apparaît comme l'acte fondateur du mouvement du logiciel libre</ref>.
 
==== Thèse sur l'invention du logiciel propriétaire ====
D'après une récente recherche, la distinction entre ce qui sera ensuite nommé logiciel « libre » et logiciel « fermé » est historiquement datée<ref>{{Harvsp|Benkeltoum|2009|p=15-17 et 108-109}}</ref>. Celle-ci est notamment due à deux phénomènes : d'une part à la scission entre économie du matériel et économie du logiciel, d'autre part à des mutations technologiques majeures.
 
En ce qui concerne la séparation entre économies du matériel et du logiciel, il convient de souligner qu'au début de l'informatique, matériel (''hardware'') et logiciel (''software'') étaient commercialisés ensemble<ref>Dalle, Jean-Michel, David, Paul A., Ghosh, Rishab A., et Steinmueller, Edward W. (2005), 'Advancing Economic Research on the Free and Open-Source Software Mode of Production', in Marleen Wynants et Jan Cornelis (eds.), ''How Open is the Future? Economic, Social & Cultural Scenarios inspired by Free & Open-Source Software ''(Brussels: VUB Brussels University Press), page 413.</ref>. D'après Benkeltoum, « les fabricants n’avaient aucun intérêt à vendre composants et logiciels séparément puisqu’ils n’étaient pas utilisables individuellement du fait de l’hétérogénéité des systèmes et de la non-compatibilité des instructions écrites entre ces derniers »<ref>{{Harvsp|Benkeltoum|2009|p=15}}</ref>. Du point de vue technologique, la création du premier compilateur par [[Grace Hopper]] en 1951 eut un rôle particulièrement décisif. Comme le souligne cette recherche : « c’est seulement à partir du moment où les concepteurs de logiciels eurent la possibilité de convertir les instructions lisibles par l’homme (« [[code source]] ») en instruction machine (« [[code objet]] ») par le biais du compilateur, que ces derniers eurent la possibilité de cacher la source de leur travail à leurs clients et plus largement à tous les utilisateurs. »<ref name="Benkeltoum_p16">{{Harvsp|Benkeltoum|2009|p=16}}</ref>.
 
Le second changement correspond à l'apparition de standards de fait<ref>Osterloh, Margit et Rota, Sandra (2007), ''Open source software development: Just another case of collective invention?'', Research Policy, 36, {{p.}}163.</ref> comme le [[IBM PC|Personal Computer d'IBM]] qui conduisit à l'émergence de besoins types en matière de fonctionnalités.
 
En guise de conclusion, cette recherche soutient qu'en réalité « ce qui fut inventé, ce n’est pas le logiciel libre, c’est plutôt le logiciel fermé puisqu’au commencement de l’informatique, les logiciels étaient libres. »<ref name="Benkeltoum_p16"/>.
 
== Caractéristiques du logiciel propriétaire ==
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L'auteur d'un logiciel dit « propriétaire » garde le contrôle de l'évolution, de la distribution et/ou de l'usage de ce logiciel et de ses mises à jour. Il en est donc le propriétaire, et le logiciel reste sa propriété – et non l'inverse.
 
Ce contrôle de la diffusion peut être utilisé pour garder le monopole d'une innovation, et donc maintenir un avantage concurrentiel qui serait lié à une nouvelle méthode ou algorithme, par exemple pour permettre de rentabiliser le travail lié à l'élaboration de celui-ci. Si le logiciel ne dévoile pas le code source, sa copie exigerait au minimum un [[désassemblage]] et une étude par [[rétro-ingénierierétroingénierie]], processus long, complexe, d'efficacité variable et parfois illégal.
 
Ce contrôle de l'usage peut permettre à l'auteur de compter sur une rémunération basée sur une vente comparable à la vente de biens matériels (de [[biens rivaux]]), reposant sur l'interdit d'utiliser le logiciel hors rémunération. Par opposition au [[logiciel libre]], un logiciel propriétaire garantit la rémunération de son auteur, qui est souvent une entreprise, contre l'usage non rémunéré de sa création.
 
=== Pour l'utilisateur ===
* Niveau de sécurité : Le [[code source]] caché rend, a priori, les [[Vulnérabilité (informatique)|failles de sécurité]] moins faciles à trouver pour les [[Hacker (sécurité informatique)|hackers]] ; c'est le principe de « [[sécurité par l'obscurité]] ». Ce mode de protection est généralement jugé efficace dans le cadre d'une diffusion modérée, mais sur des projets de grande envergure, l'ouverture publique du code peut aussi devenir un moyen de mieux évaluer la sécurité des algorithmes<ref group="N">C'est la méthode choisie pour des logiciels comme [[Apache HTTP Server|Apache]], [[Mozilla Firefox]] ou encore [[GnuPG]].</ref> ;
* Utilisation soumise aux conditions de l'auteur et donc potentiellement à une négociation commerciale ;
* Interdiction potentielle de réaliser certaines copies, parfois en violation des lois sur le droit à la copie privée (cas de certains [[Gestion des droits numériques|DRM]]) ;
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== Controverses ==
L'usage de logiciels propriétaires est très critiquée dans les milieux [[Libriste|libristes]], car outre la limitation de la liberté d'utilisation, ils constitueraient une menace pour la vie privée, des techniques d'espionnages pouvant être intégrées secrètement dans les logiciels. Des cas avérés de logiciels propriétaires s'étant révélés être des [[Logiciel espion|spywares]] ([[Skype]], Windows) a poussé les membres de la communauté libriste tels que Richard Stallman à se méfier d'eux et à recommander l'usage exclusif de [[Free/Libre Open Source Software|logiciels libres et open source]]. En effet, le code de ces derniers pouvant être étudié par n'importe qui, une éventuelle technique d'espionnage ou backdoor volontairement implantée par le développeur serait vite repérée et éliminée. Cette affirmation est cependant contestée par Ken Thomson, co-concepteur du [[Unix|système UNIX]] : « ''You can't trust code that you did not totally create yourself (...) No amount of source-level verification or scrutiny will protect you from using untrusted code.'' » <ref>https://dl.acm.org/citation.cfm?id=358210</ref>.
 
== Libération d'un logiciel ==
 
On dit qu'un logiciel privateur est ''libéré'' lorsqu'il est publié sous une licence libre après avoir été auparavant distribué sous une [[licence privative]].
 
Les plus fameux exemples de libération de logiciels sont :
* le logiciel de bureautique [[StarOffice]] libéré en 2000 en tant qu'[[OpenOffice.org]] pour combattre l'hégémonie de [[Microsoft Office]]. Le;
* le logiciel de modélisation 3D [[Blender]] a été libéré en 2002 grâce au rachat du code source par la communauté d'utilisateurs à la suite deaprès la faillite de la société qui l'éditait.
 
== Bibliographie ==
=== Sources ===
* {{ouvrage
| prénom1 = Nordine
| nom1 = Benkeltoum
| titre = Les régimes de l'open source : solidarité, innovation et modèles d'affaires
| sous-titre = Thèse de doctorat en sciences de gestion
| éditeur =
| lieu = Centre de Gestion Scientifique, Mines ParisTech
| année = 2009
| mois = décembre
| jour = 9
| pages totales =
| lire en ligne = http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00467849/fr/
| consulté le = 8 octobre 2010
}} {{plume}}
 
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=N}}
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{{Références|colonnes=2}}
 
== ArticlesVoir connexesaussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Nordine |nom1=Benkeltoum |champ libre=Thèse de doctorat en sciences de gestion |titre=Les régimes de l'open source : solidarité, innovation et modèles d'affaires |lieu=Centre de Gestion Scientifique, Mines ParisTech |éditeur= |collection=PASTEL |année=2009 |mois=décembre |jour=9 |isbn= |lire en ligne=http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00467849/fr/ |consulté le=8 octobre 2010 |plume=ok}}
 
=== Articles connexes ===
* [[Enfermement propriétaire]]
* [[Protocole propriétaire]]
* [[Format propriétaire|Format fermé]]
* [[Licence propriétaire]]
 
{{Palette|Licence de logiciel|Licences d'exploitation des œuvres de l'esprit}}