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[[Fichier:U.S. Department of Energy - Science - 396 103 001 (9396283732).jpg|vignette|Radiographie du cerveau ]]
Une '''lésion cérébrale''' est une [[lésion (médecine)|lésion]] qui touche le [[cerveau]]. En général, il s'agit d'une destruction plus ou moins étendue du [[tissu biologique|tissu]] [[Système nerveux|nerveux]] entraînant un déficit dans la [[perception]], la [[cognition]], la [[Sens (physiologie)|sensibilité]] ou la [[Mouvement (anatomie)|motricité]] en fonction du rôle que jouait la région atteinte dans l'architecture [[Neurosciences cognitives|neurocognitive]]. Cette lésion peut être de nature diverse : ischémique, hémorragique, compressive par un processus extensif de type tumoral ou un hématome.
 
Un exemple célèbre, rapporté par le neurologue [[Oliver Sacks]]<ref>{{en}} ''{{Lang|en| Oliver Sacks and Robert Wasserman, The Case of the Colorblind Painter''}}'' {{lien brisé|consulté le=2013-03-30|url=http://psych-s1.psy.vanderbilt.edu/faculty/blaker/214_F2006/PDFs/ColorBlindPainter.pdf|titre=pdf}}.</ref>, est celui d'un peintre subitement atteint d'[[achromatopsie]] (absence totale de vision des couleurs) à la suite d'un [[accident de voiture]]. La [[neuropsychologie]] est la discipline scientifique et clinique cherchant à mettre en relation les lésions cérébrales avec les troubles qu'elles entraînent et à améliorer ainsi notre compréhension du fonctionnement du cerveau.
 
== Prise en charge ==
La ''[[neuropsychologie]]'' est la discipline scientifique et clinique cherchant à mettre en relation les lésions cérébrales avec les troubles qu'elles entraînent et à améliorer ainsi notre compréhension du fonctionnement du cerveau.
Diverses professions peuvent être impliquées dans les soins médicaux et de réadaptation d'une personne qui souffre d'un handicap après une lésion cérébrale. [[Neurologue]]s, [[neurochirurgien]]s, et [[physiatre]]s sont des médecins qui se spécialisent dans le traitement des lésions cérébrales. Les [[neuropsychologue]]s (surtout les neuropsychologues cliniciens) sont des [[psychologue]]s qui se spécialisent dans la compréhension des effets des lésions cérébrales. Ils peuvent être impliqués dans l'évaluation de la gravité de la lésion et la conception de stratégies de réadaptation. Les orthophonistes participent également à l'évaluation et à la prise en charge des troubles cognitifs et exécutifs, avec une spécialité pour les troubles du langage et de la communication. Ils peuvent aussi être sollicités en cas de troubles de la déglutition et de réalisation arthrique de la parole. Les [[ergothérapeute]]s peuvent être impliqués dans la gestion des programmes de réadaptation visant à restaurer les fonctions perdues ou aider au réapprentissage des compétences essentielles. Les [[infirmière]]s, notamment celles qui travaillent dans les unités de [[soins intensifs]] des hôpitaux, sont en mesure de stabiliser l'état des personnes gravement lésées, d'administrer des médicaments et d'assurer le suivi neurologique, y compris en utilisant l'[[échelle de Glasgow]], qui est également utilisée par les autres professionnels de la santé.
 
Les effets de la lésion peuvent être traités par un certain nombre de méthodes, dont les médicaments, la [[psychothérapie]], la rééducation neuropsychologique, l'usage de la chambresalle [[snoezelen]], la rééducation ou thérapie psychomotrice, la [[chirurgie]] (par exemple la pallidotomie, à la suite de certains [[AVCaccident vasculaire cérébral]] (AVC) et d'autres atteintes aux [[noyaux gris centraux]]) et les implants (tels que les implants subthalamiques). Dans le cas de lésions cérébrales causées par un traumatisme crânien, la dexaméthasone et / ou le mannitol peuvent être utilisés.
==Prise en charge==
 
Diverses professions peuvent être impliquées dans les soins médicaux et de réadaptation d'une personne qui souffre d'un handicap après une lésion cérébrale. [[Neurologue]]s, [[neurochirurgien]]s, et [[physiatre]]s sont des médecins qui se spécialisent dans le traitement des lésions cérébrales. Les [[neuropsychologue]]s (surtout les neuropsychologues cliniciens) sont des [[psychologue]]s qui se spécialisent dans la compréhension des effets des lésions cérébrales. Ils peuvent être impliqués dans l'évaluation de la gravité de la lésion et la conception de stratégies de réadaptation. Les [[ergothérapeute]]s peuvent être impliqués dans la gestion des programmes de réadaptation visant à restaurer les fonctions perdues ou aider au réapprentissage des compétences essentielles. Les [[infirmière]]s, notamment celles qui travaillent dans les unités de [[soins intensifs]] des hôpitaux, sont en mesure de stabiliser l'état des personnes gravement lésées, d'administrer des médicaments et d'assurer le suivi neurologique, y compris en utilisant l'[[échelle de Glasgow]], qui est également utilisée par les autres professionnels de la santé.
 
Les effets de la lésion peuvent être traités par un certain nombre de méthodes, dont les médicaments, la [[psychothérapie]], la rééducation neuropsychologique, l'usage de la chambre [[snoezelen]], la [[chirurgie]] (par exemple la pallidotomie, à la suite de certains [[AVC]] et d'autres atteintes aux [[noyaux gris centraux]]) et les implants (tels que les implants subthalamiques).
 
Dans le cas de lésions cérébrales causées par un traumatisme crânien, la dexaméthasone et / ou le mannitol peuvent être utilisés.
 
=== Réorganisation cérébrale ===
À la suite d'une lésion cérébrale, les neurones établissent de nouvelles connexions en créant de nouvellesnouveaux [[axone]]s. Ce processus adaptatif peut être stimulé, notamment en contrant l'action des inhibiteurs endogènes de la production de la myéline et en modulant le taux de croissance des neurones<ref name="pmid19931616">{{article |langue=en|auteurauteur1=Benowitz LI, CarmichaelBenowitz |auteur2=ST Carmichael |titre=Promoting axonal rewiring to improve outcome after stroke |journal=Neurobiol. Dis. |volume=37 |numéro=2 |pages=259–66 |année=2010 |mois=February |pmid=19931616 |pmcpmcid=2818530 |doi=10.1016/j.nbd.2009.11.009 |url=}}.</ref>.
 
=== Stimulation de la neurogénèse ===
Contrairement au dogme centenaire de [[Ramon y Cajal]] (de son propre aveu, un « sévère décret »<ref name="pmid14561695">{{article |langue=en|auteurauteur1=Hallbergson AF, GnatencoHallbergson |auteur2=C, PetersonGnatenco |auteur3=DA Peterson |titre=Neurogenesis and brain injury: managing a renewable resource for repair |journal=J. Clin. Invest. |volume=112 |numéro=8 |pages=1128–33 |année=2003 |mois=October |pmid=14561695 |pmcpmcid=213498 |doi=10.1172/JCI20098 |url=http://www.jci.org/articles/view/20098}}.</ref>), les neurones perdus peuvent être remplacés par de nouveaux neurones. La [[neurogenèse]] (la naissance de nouveaux neurones) a lieu normalement dans deux régions spécifiques du cerveau, mais est possible dans plusieurs aires cérébrales, notamment dans le cortex, moyennant des stimulations appropriées. De plus, les nouveaux neurones qui naissent dans une région donnée peuvent établir des connexions vers les régions souhaitées dans le cadre d'une thérapie de réhabilitation<ref name="pmid12846990">{{article |langue=en|auteurauteur1=Arlotta P, MagaviArlotta |auteur2=SS, MacklisMagavi |auteur3=JD Macklis |titre=Induction of adult neurogenesis: molecular manipulation of neural precursors in situ |journal=Ann. N. Y. Acad. Sci. |volume=991 |numéro= |pages=229–36 |année=2003 |mois=June |pmid=12846990 |doi= |url=}}.</ref>.
 
=== Implication des neurones miroirs ===
Les [[neurones miroirs]] sont des neurones particulièrement abondants dans les régions du cortex pré-moteur ventral (aire F5) et du lobule paritéal inférieur qui s'activent aussi bien lorsqu'un geste est porté que quand ce geste est observé chez autrui. Les neurones miroirs sont surtout associés aux mouvements des mains, des pieds et de la bouche. Il existe également des neurones échos, qui ont le même comportement, mais lors de l'écoute. À la suite d'une lésion cérébrale entraînant une perte de motricité, l'invocation systématique de ces neurones impliqués dans la compréhension des actions d'autrui, l'apprentissage par imitation d'actions complexes et la visualisation des actions pourrait faciliter le réapprentissage des fonctions perdues. La réhabilitation comporterait l'imitation de gestes exécutés par des personnes qui ne sont pas cérébrolésées<ref name="pmid16633020">{{article |langue=en|auteurauteur1=Buccino G, SolodkinBuccino |auteur2=A, SmallSolodkin |auteur3=SL Small |titre=Functions of the mirror neuron system: implications for neurorehabilitation |journal=Cogn Behav Neurol |volume=19 |numéro=1 |pages=55–63 |année=2006 |mois=March |pmid=16633020 |doi= |url=}}.</ref>.
 
=== Troubles de l'humeur et récupération des fonctions ===
La [[dépression (psychiatrie)|dépression]] est une séquelle courante de l'AVC (entre 20 et 60 % des victimes d'AVC sont atteintes de dépression clinique) et d'autres lésions cérébrales. La dépression a un effet négatif sur le pronostic et entrave l'adhésion volontaire aux programmes de réhabilitation. Toutefois, le traitement des troubles de l'humeur n'est pas la seule raison d'administrer des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ([[ISRS]]) (mais pas des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la noradrénaline ou [[ISRN]]). Chez des animaux cérébrolésés, les ISRS facilitent la récupération des fonctions (mais pas les ISRN).
 
La sérotonine et les agents sérotoninergiques stimulent les fonctions motrices. Il est vraisemblable qu'ils stimulent également les processus de reconstruction consécutifs aux atteintes cérébrales. En effet, la sérotonine augmente le nombre de contacts [[synapses|synpatiquessynaptiques]], la facilitation synaptique au niveau des neurones sensorimoteurs et l'excitabilité des neurones moteurs de l'épine dorsale. Au niveau comportemental, ces agents facilitent les actions volontaires dans diverses études sur des animaux. Chez les humains, il est de plus en plus clair que les agents sérotoninergiques ont un effet thérapeutique après une atteinte cérébrale au -delà de leurs effets couramment recherchés en psychiatrie<ref name="pmid8685930">{{article |langue=en|auteurauteur1=M Dam M,|auteur2=P Tonin P,|auteur3=A De Boni A, ''|et al.''=oui |titre=Effects of fluoxetine and maprotiline on functional recovery in poststroke hemiplegic patients undergoing rehabilitation therapy |journal=Stroke |volume=27 |numéro=7 |pages=1211–4 |année=1996 |mois=July |pmid=8685930 |doi= |url=}}.</ref>.
 
Plusieurs décennies après la découverte de la forte incidence de dépression après les AVC et près de dix après les premières études indiquant que les agents sérotoninergiques avaient un impact favorable sur la récupération des fonctions, les études épidémiologiques indiquaient, en 2008, que la dépression restait sous-diagnostiquée chez les victimes d'AVC<ref name="pmid18728805">{{article |langue=en|auteur=Paolucci S Paolucci |titre=Epidemiology and treatment of post-stroke depression |journal=Neuropsychiatr Dis Treat |volume=4 |numéro=1 |pages=145–54 |année=2008 |mois=February |pmid=18728805 |pmcpmcid=2515899 |doi= |url=}}.</ref>.
 
La dépression est rare dans la première année suivant l'AVC ; c'est plus tard qu'elle se développe. Son [[étiologie]] est cependant clairement attribuable à la lésion, tout comme d'autres troubles qui sont parfois confondus avec celle-ci ou passent inaperçus : [[catastrophisme]], émotivité et [[athymhormie]]. Chez les patients qui ont récupéré leurs fonctions, une « nouvelle » pathologie a été découverte, l'épuisement ou la fatigue post-AVC, qui touche des personnes qui, autrement, seraient capables de revenir à leurs activités de prédilection<ref name="pmid12649523">{{article |langue=en|auteur=Bogousslavsky J Bogousslavsky |titre=William Feinberg lecture 2002: emotions, mood, and behavior after stroke |journal=Stroke |volume=34 |numéro=4 |pages=1046–50 |année=2003 |mois=April |pmid=12649523 |doi=10.1161/01.STR.0000061887.33505.B9 |url=}}.</ref>.
 
== Pronostic ==
{{Article détaillé|Plasticité neuronale}}
 
Le [[Pronostic (médecine)|pronostic]] dépend de la nature, du site et de la cause des dommages au cerveau. La neurorégénération peut se produire dans le [[système nerveux périphérique]], mais est plus difficile dans le [[système nerveux central]] ([[cerveau]] et [[moelle épinière]]). Toutefois certaines zones peuvent apprendre à compenser pour d'autres zones endommagées et peuvent augmenter en taille et en complexité, et même changer de fonction. Ce processus est analogue à ce qui se produit chez une personne qui a perdu l'usage d'un sens et développe une acuité accrue dans un autre sens.
Le [[pronostic]] dépend de la nature, du site et de la cause des dommages au cerveau.
 
Une lésion dans une région cérébrale donnée peut causer des troubles dans des régions distantes : c'est la [[diaschisis]]<ref>[http://www.med.univ-rennes1.fr/sisrai/dico/R355.html Diaschisis]. Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement. Recherche et réd. Louise Bérubé., c1991., 176 p. Éditions de la Chenelière Inc., p. 112.</ref> ou diaschèse. Ainsi, le traitement d'une lésion cérébrale peut comporter le traitement d'une autre région qui, elle, pourrait retrouver un fonctionnement plus normal.
La neurorégénération peut se produire dans le [[système nerveux périphérique]], mais est plus difficile dans le [[système nerveux central]] ([[cerveau]] et [[moelle épinière]]).
 
Toutefois certaines zones peuvent apprendre à compenser pour d'autres zones endommagées et peuvent augmenter en taille et en complexité, et même changer de fonction. Ce processus est analogue à ce qui se produit chez une personne qui a perdu l'usage d'un sens et développe une acuité accrue dans un autre sens.
{{Loupe|plasticité neuronale}}
 
Une lésion dans une région cérébrale donnée peut causer des troubles dans des régions distantes : c'est la [[diaschisis]]<ref>[http://www.med.univ-rennes1.fr/sisrai/dico/R355.html Diaschisis]. Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement. Recherche et réd. Louise Bérubé., c1991., 176 p. Éditions de la Chenelière Inc., p. 112</ref> ou diaschèse. Ainsi, le traitement d'une lésion cérébrale peut comporter le traitement d'une autre région qui, elle, pourrait retrouver un fonctionnement plus normal.
 
== Notes et références ==
{{Référencesréférences}}
 
 
{{portail |médecine|Handicap}}
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[[Catégorie:Physiopathologie du système nerveux]]
[[Catégorie:Neuropsychologie]]
[[Catégorie:FormeCause de handicap]]
[[Catégorie:Handicap]]