« Bchira Ben Mrad » : différence entre les versions

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'''Bchira Ben Mrad''' ({{lang-ar|بشيرة بن مراد}}), née en [[1913]] et décédémorte enle {{date de décès|4 mai 1993}}, est une militante féminine[[Féminisme|féministe]] et indépendantiste [[tunisie]]nne. Elle fonde en [[1936]] l'[[Union musulmane des femmes de Tunisie|tunisienne]] (UMFT), qu'elle préside jusqu'à sa dissolution par Bourguiba en [[1956]].
==Famille et enfance==
Née dans une famille bourgeoise de Tunis d'intellectuels religieux et d'artisnas .L'origine de cette famille remonterait à l'arrivée de leur aïeul Khodja, un militaire Ottoman venu à Tunis pour la première fois lors de la bataille de Tunis à la Goulette contre l'armée de Charles Quint en 1574.Il avait été officier de l'armée de Sinan Pacha. Il eut un fils de son épouse autrichienne qu'il nomma Mohamed.Celui-ci eut deux fils, l'un nommé Murad qui donna la lignée des Ben Mrad l'autre Mohamed qui donna la lignée Belkhodja .(source : The tunisian ulama p77)
Bchira est la fille de Cheikh El Islam Mohamed Salah Ben Mrad et petite fille du mufti de Tunis Hmida Ben Mrad .Sa mère est Sallouha fille de Cheikh El Islam Mahmoud Belkhodja.
Son père, Cheikh El Islam Mohamed Salah Ben Mrad, lui donna, ainsi qu'à ses sœurs, une éducation traditionelle primaire et des cours particuliers à domicile.(source :La femme tunisienne au temps de la colonisation: 1881-1956 Par Souad Bakalti pp76-78).Elle épousa Ahmed Zahar
 
== Biographie ==
== Création de l'union musulmane des femmes de Tunisie ==
==Famille= etFamille enfance===
Elle naît dans une ancienne famille [[Beldi (catégorie sociale)|tunisoise]] d'intellectuels religieux ([[ouléma]]) d'origine [[Empire ottoman|ottomane]] qui remonterait à Ali Khodja Al Hanafi, un militaire ottoman et [[imam]] de l'armée, arrivé à [[Tunis]] pour la [[Conquête de Tunis (1574)|bataille]] menée en [[1574]] à [[La Goulette]] contre l'armée de [[Charles Quint]]. Officier de l'armée de [[Koca Sinan Pacha]], il a un fils, prénommé Mohamed, de son épouse [[Saint-Empire romain germanique|autrichienne]] originaire de [[Graz]]. Celui-ci a deux fils, l'un Murad qui donne la lignée des Ben Mrad, l'autre Mohamed qui donne la lignée des Belkhodja<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Arnold H. Green|titre=The Tunisian ulama, 1873-1915|sous-titre=social structure and response to ideological currents|lieu=Leyde|éditeur=Brill Archive|année=1978|pages totales=324|passage=77|isbn=978-9004056879|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=rLY3AAAAIAAJ&printsec=frontcover}}.</ref>.
 
Bchira Ben Mrad est la fille d'un Cheikh El Islam, [[Mohamed Salah Ben Mrad]], et la petite-fille d'un [[mufti]] de [[Tunis]], Hmida Ben Mrad. Sa mère Sallouha est la fille d'un autre Cheikh El Islam, [[Mahmoud Belkhodja]]. Elle meurt alors que sa fille n'a que dix ans<ref name=":0">{{Article|langue=en|auteur1=Khedija Arfaoui|titre=Bchira Ben Mrad: a Pioneer Feminist (1913-1993)|périodique=International Journal of Research-Granthaalayah|volume=8|numéro=8|date=août 2020|pages=302–318|issn=2350-0530|issn2=2394-3629|doi=10.29121/granthaalayah.v8.i8.2020.1058|lire en ligne=https://www.granthaalayahpublication.org/journals/index.php/granthaalayah/article/view/IJRG20_B08_3666/1164|consulté le=27 décembre 2020|id=}}.</ref>.
Ce qui l'a poussé à créer à l’époque coloniale cette organisation c'est l'état désastreux des dirigeants Tunisiens qui étaient soit en exil, soit en prison
Une fois Après avoir entendu une discussion entre les dirigeants que connaissait le pays dans le cadre d’une réunion qui s’est tenue chez Hédi Ben Othman, à Sidi Bou Saïd, et à laquelle a assisté, entre autres personnalités,le docteur Mahmoud el Materi(source :www.réalités .com.tn Bchira ben mrad interviwé par nadia borsali). C'est à partir de ce moment que fut enraciné chez elle le sentiment patriotique et que elle eu l’idée de créer un cadre qui puisse permettre la femme d'etre présentes dans le Mouvement national(source:www.réalités .com.tn Bchira ben mrad interviwé par nadia borsali)
 
Son père lui donne, ainsi qu'à ses sœurs, une éducation traditionnelle et des cours particuliers à domicile<ref name="bakalti76">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Souad Bakalti|titre=La femme tunisienne au temps de la colonisation (1881-1956)|lieu=Paris|éditeur=L'Harmattan|collection=Histoire et perspectives méditerranéennes|année=1996|pages totales=308|passage=76-78|isbn=978-2-7384-4549-0|lire en ligne=}}.</ref> dispensés par un ami de la famille, le cheikh Manachou. Elle épouse Ahmed Zahar.
Un jour, cela devait être en 1937, ils ont rapporté que Belhaouane et d’autres militants destouriens avaient organisé une kermesse qui devait leur permettre de collecter de l’argent en faveur des étudiants nord-africains en France et que cette kermesse n’avait pas réussi(source:www.réalités .com.tn Bchira ben mrad interviwé par nadia borsali)
C’est alors que elle a décidé d’en organiser une avec les femmes. Ils ont informé les dirigeants destouriens comme Belhaouane et Mongi Slim qui, sceptiques au départ, ont fini par donner leur accord trois jours après. B'chira Ben M’rad, organisa la première réunion féminine pour la cause du mouvement national et elles ont réussi à regrouper 9000 personnes à Dar el Fourati dans rue El Mestiri demeure d'une famille bourgeoise de commerçants et à collecter une très grosse somme d’argent qui a été remise aux responsables destouriens et destinée aux étudiants en France en une semaine plus tard, elle créa, principalement avec ses sœurs Néjiba, Essia et Hamida et avec l’appui de son père Cheikh El Islam Mohamed Saleh Ben M’rad, l’UMFT l’Union Musulmane des Femmes de Tunisie. La création commença en constituant d’abord un comité d’organisation composé de Naïma Ben Salah, Tawhida Ben Cheikh, les filles Hajjaji (dont le père était ministre), Hassiba Ghileb et Nébiha Ben Miled(source:www.réalités .com.tn Bchira ben mrad interviwé par nadia borsali).C'était la première organisation féminine tunisienne, l'Union musulmane des femmes de Tunisie, avec le soutien de son père et ses sœurs elle édite de nombreux articles dans la revue "Chams El Islam"de son père (source :La femme tunisienne au temps de la colonisation: 1881-1956 Par Souad Bakalti pp76-78)
 
=== Militantisme ===
L’UMFT l’Union Musulmane des Femmes de Tunisie.L'UMFT collabora avec Néo-Destour et le vieux Destour (source :La femme tunisienne au temps de la colonisation: 1881-1956 Par Souad Bakalti pp76-78)
C'est après avoir entendu une discussion entre dirigeants nationalistes sur la situation désastreuse du pays, à laquelle assistent notamment [[Mahmoud El Materi]], que s'enracine chez Bchira Ben Mrad un sentiment patriotique et qu'elle a l'idée de créer un cadre qui permette aux femmes d'être actives au sein du [[Mouvement national tunisien|mouvement national]]<ref name="realites">{{Lien web|langue=fr|auteur=Noura Borsali|titre=Bchira Ben Mrad : notre préoccupation première était l'indépendance de notre pays|url=http://www.hammam-lif.com/Bchira_ben_Mrad_1.html|site=hammam-lif.com}}.</ref>.
.L'UMFT établit ses statuts qui furent agréé 1951 qui avait pour but tisser des connaissances entre des femmes et les orienter vers instruction dans les limites de la morale et la religion et promouvoir les institutions pour les jeunes et les enfants(source :La femme tunisienne au temps de la colonisation: 1881-1956 Par Souad Bakalti pp76-78)
les membres permanents du bureau étaient Hamida Ben Mrad Zahar(secrétaire genérale et soeur de Bchira) Tawhida Ben Cheikh (première femme médecin de la Tunisie)Nabiha Ben Abdallah Ben Miled (épouse du docteur Ahmed Ben Miled )et Essia Ben Mrad Ben Miled (soeur de Bchira ),Hassiba Ghileb (petite fille de cheikh el médina Sadok Ghileb par sa fille),Souad Ben Mahmoud,Naima Ben Salah ,Jalila Mzali ,Mongiya Ben Ezzeddine , d'autres femmes s'y sont jointes comme des militantes du mouvement National Wassila Ben Ammar Bourguiba ,Radhia Haddad et Fathia Mzali(source :La femme tunisienne au temps de la colonisation: 1881-1956 Par Souad Bakalti pp76-78)
Elle demeura sa présidente jusqu'à sa dissolution en 1956
 
En [[1936]], [[Ali Belhouane]] et d'autres militants organise sans succès une [[kermesse]] pour collecter de l'argent en faveur des étudiants maghrebins installés en [[France]]<ref name="realites"/>. C'est alors que Ben Mrad décide d'en organiser une avec les femmes ; elle obtient l'accord des dirigeants nationalistes, comme Belhouane et [[Mongi Slim]] tout d'abord sceptiques, et créé un comité d'organisation composé de Naïma Ben Salah, [[Tawhida Ben Cheikh]] (première femme médecin en Tunisie), les filles Hajjaji (dont le père est ministre), Hassiba Ghileb (petite-fille du [[Maire de Tunis|Cheikh El Médina]] [[Sadok Ghileb]]) et Nébiha Ben Miled (épouse d'[[Ahmed Ben Miled]]) : elles réussissent à regrouper {{formatnum:9000}} personnes au Dar El Fourati, demeure d'une famille bourgeoise de commerçants, et à collecter une importante somme d'argent remise aux responsables nationalistes<ref name="realites"/>. Une semaine plus tard<ref name="realites"/>, en mai 1936, elle fonde l'UMFT<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les combats de B'chira Ben M'Rad|url=https://www.baya.tn/rubriques/society/societe/les-combats-de-bchira-ben-mrad/|site=baya.tn|consulté le=18 avril 2019}}.</ref>, constituant ainsi la première organisation féminine tunisienne. Avec le soutien de son père et de ses sœurs, elle édite de nombreux articles dans la revue de son père, ''Chams al-Islam'' (''Le soleil de l'islam'')<ref name="bakalti76"/>.
 
L'UMFT collabore avec le [[Néo-Destour]]<ref name="bakalti76"/>. L'association, qui n'obtient son visa qu'en [[1951]], établit ses statuts qui ont pour but de tisser des connaissances entre les femmes, de les orienter vers l'instruction dans les limites de la morale et de la [[Islam|religion]] et de promouvoir les institutions destinées aux jeunes et aux enfants<ref name="bakalti76"/>. Les membres permanents du bureau sont Hamida Zahar (secrétaire générale et sœur de Bchira), Tawhida Ben Cheikh (première femme médecin en Tunisie), [[Badra Ben Mustapha]] (une des six premières [[Sage-femme|sages-femmes]] diplômées en [[1932]]), Nébiha et Essia Ben Miled (sœurs de Bchira), Hassiba Ghileb, Souad Ben Mahmoud, Naïma Ben Salah, Jalila Mzali et Mongiya Ben Ezzeddine. D'autres femmes se joignent à l'UMFT comme militantes, à l'instar de [[Moufida Bourguiba]]<ref name="realites"/>, [[Wassila Bourguiba|Wassila Ben Ammar]], [[Radhia Haddad]] et [[Fethia Mzali]]<ref name="bakalti76"/>.
==Hommage==
 
Des rues portent son nom honorifiant sa mémoire
=== Oubli ===
En [[1956]], [[Habib Bourguiba]], qui tient Bchira Ben Mrad en grande estime, lui écrivant, lui rendant visite à plusieurs occasions, et l'appelant ''Um Tunes'' (mère de la Tunisie), l'ignore complètement lors de l'indépendance. Il dissout son mouvement et lance l'[[Union nationale de la femme tunisienne]], ne citant pas une seule fois son nom. Bchira Ben Mrad en est fortement humiliée, et se montre amère du manque de reconnaissance de tous ceux qu'elle a aidé financièrement<ref name=":0"/>.
 
Elle est faite commandeur de l'ordre de l'Indépendance en [[1989]], aux côtés d'autres femmes dont Badra Ben Mustapha<ref>{{Article|langue=fr|format=pdf|titre=Ordre de l'Indépendance par décret du 15 août 1989|périodique=[[Journal officiel de la République tunisienne]]|numéro=48|date=20 juillet 1990|pages=944-945|issn=0330-7921|lire en ligne=https://www.pist.tn/jort/1990/1990F/Jo04890.pdf|id=}}.</ref>, mais meurt dans l'oubli.
 
== Hommages ==
Plusieurs rues portent son nom afin d'honorer sa mémoire. La célébration de son centenaire intervient le {{1er décembre}} [[2013]] au [[Théâtre municipal de Tunis]] et un ouvrage lui est alors consacré<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tunisie : célébration du centenaire de B’chira Ben Mrad|url=http://directinfo.webmanagercenter.com/2013/12/01/tunisie-celebration-du-centenaire-de-bchira-ben-mrad/|date={{1er}} décembre 2013|site=directinfo.webmanagercenter.com|consulté le=22 décembre 2016}}.</ref>.
 
== Références ==
<references />
 
== Article connexe ==
* [[Condition féminine en Tunisie]]
 
== Liens externes ==
{{Liens}}
 
{{Portail|Tunisie|femmes}}
 
{{DEFAULTSORT:Ben Mrad, Bchira}}
[[Catégorie:Féministe tunisienne]]
[[Catégorie:Naissance en 1913]]
[[Catégorie:Lieu de naissance inconnu]]
[[Catégorie:Décès en mai 1993]]
[[Catégorie:Lieu de décès inconnu]]